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Ongles en gomme laque et risque de cancer de la peau

Jan 17, 2024Jan 17, 2024

Monsieur le rédacteur

Lancé en 2010, le clou Shellac est l'une des dernières tendances mondiales dont la popularité connaît une croissance exponentielle. Bien que sa valeur cosmétique ait été largement annoncée, ses risques potentiels, à savoir le mélanome et les CNSM, sont peu discutés.

La gomme-laque est une substance sécrétée par la punaise femelle du lac, que l'on trouve le plus souvent dans les forêts de l'Inde. Durant certaines saisons de l'année, cet insecte commence à sucer la sève des lacs tout en propageant simultanément environ 1 000 œufs. L'insecte lac absorbe la sève jusqu'à sa mort, un processus connu sous le nom de « festin de la mort ». La sève de l'arbre digérée est ensuite sécrétée par ses pores et, au contact de l'air, elle forme une coquille dure recouvrant tout l'essaim, fournissant un milieu permettant aux larves de mûrir. Cette résine lac est un polymère naturel et est ensuite grattée des arbres. Il est raffiné en étant fondu et filtré avant d'être séché en feuilles plates. Pour utiliser la gomme-laque, les feuilles plates sont broyées en poudre et dissoutes dans de l'alcool pour obtenir un liquide de la concentration souhaitée, dans ce cas, pour la fabrication de vernis à ongles gomme-laque.[1]

Le rayonnement ultraviolet d'une lampe UV Shellac est nécessaire pour durcir le vernis à ongles shellac une fois appliqué sur l'ongle. Ce vernis contient un photoinitiateur. Une fois exposé à la lumière UV, le photoinitiateur réagit aux UV et libère des radicaux libres. Ces radicaux libres déclenchent alors des réactions de polymérisation/réticulation. La polymérisation améliore la stabilisation et la solidification ultérieure du vernis gomme-laque sur l'ongle. [2] La polymérisation est une réaction exothermique, par conséquent, au cours de ce processus, le receveur ressentira souvent une sensation de brûlure/chaud. [3]

Le rayonnement UV est divisé en 3 types principaux selon sa longueur d'onde : UV-A (400-315 nm), UV-B (315-280 nm) et UV-C (280-200 nm). Plus la longueur d'onde est courte, plus le rayonnement est nocif. Cependant, toutes les formes de rayonnement UV augmentent le risque de malignité. Lorsque la lumière du soleil traverse l’atmosphère, tous les UV-C et la majeure partie des UV-B sont absorbés par l’ozone. Cependant, à mesure que la couche d’ozone s’amincit de plus en plus, les populations sont exposées à des niveaux plus élevés de rayonnement UV, notamment UV-B. Les UV-A ne sont pas filtrés de manière significative par l'atmosphère et représentent 95 % du rayonnement UV atteignant la surface de la Terre. Les UV-A à ondes longues atteignent le derme de la peau et provoquent un vieillissement prématuré, par exemple des rides et des lentigos solaires. Les UV-B de longueur moyenne n'atteignent que l'épiderme mais sont très biologiquement actifs et sont responsables de coups de soleil. Les UV-C sont les rayons ultraviolets les plus mortels. [4] Les UV-C sont fortement absorbés par l'ADN des micro-organismes, perturbant la réplication de l'acide nucléique et rendant ce micro-organisme non viable. [5] Des dommages extrêmes peuvent survenir en cas d'exposition aux UV-C, par exemple de graves brûlures de la peau et des yeux (photokératite). Heureusement, les UV-C naturels n'atteignent pas la surface de la Terre comme mentionné ci-dessus, mais des sources artificielles d'UV-C sont à notre disposition, par exemple des torches de soudage et des lampes au xénon/mercure.

Semblable aux transats, la plupart du rayonnement émis par les lampes UV à base de gomme-laque est du type UV-A et la longueur d'onde typique utilisée varie entre 365 et 370 nm. [6) La durée d'exposition par séance est généralement de 5 minutes par main avec des traitements répétés toutes les 2 à 3 semaines.

Un nombre limité d'études ont montré que les ongles en gomme laque n'augmentent pas significativement le risque de développer un cancer de la peau au cours de la vie et que les dermatologues et les médecins de premier recours peuvent rassurer les patients quant à la sécurité de ces dispositifs. [6] À l'inverse, d'autres études ont montré que les rayons UV émis par ces lampes sont 4,2 fois plus puissants que les rayons UV du soleil et sont donc préoccupants. [7] De plus, le mélanome sous-unguéal se présente souvent comme un diagnostic tardif, en particulier lorsqu'il affecte l'orteil et que certaines de ces tumeurs ont déjà métastasé au moment du diagnostic. [8]

En vérité, les risques associés à ces lampes n’ont pas encore été établis car il s’agit d’un phénomène relativement nouveau. Il existe un manque de réglementation concernant les lampes UV à la gomme-laque, mais il existe également un manque d'études concernant leur potentiel à provoquer une future épidémie de cancers de la peau chez l'homme. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les effets cancérigènes d’une irradiation UV-A à forte dose sur la peau humaine. En attendant, une suggestion judicieuse serait d'appliquer de la crème solaire avant de se rendre au salon et de porter des mitaines pendant la séance.